Mei Ting
Je te regarde. Tu es là, nue, allongée sur le sofa. Le bout de mes doigts parcourt les courbes de ton corps. Gracieuses. Magnifiques. Parfaites.
La première fois que mon regard t'a croisée,
tes cheveux de jais flottaient dans le vent marin. Depuis, ils m’emprisonnent dans une douce éternité.
Je t’ai demande ton nom. Sans t’embarrasser de mots superflus, tu m’as répondu par la double syllabe qui le compose.
Mei Ting.
Tu t’attendais à l’autre question, que tous t’ont
posée ensuite. Tu l’as devancée et tu as basculé ta tête en arrière dans un ample éclat de rire. Dans la seconde qui a suivi, l’expression de ton visage redevenu impénétrable, tes longs cheveux en masquant le contour, tu as posé ton index sur tes lèvres rouge sang, m’imposant le silence, tant qu’il te plairait.
Je n’ai plus posé de questions sur un passé auquel
tu semblais avoir échappé, sur une famille inexistante,
sur tes origines perceptibles dans la moindre parcelle de ton corps.
Nouvelle parue dans Déchirures intimes, Jacques Flament Editions. Décembre 2010
http://jacquesflament-editions.com/auteurs/laurence-litique/dechirures-intimes.html