Jour après jour,
Le ciel, le feu, le vent, le beau
On les a déjà bouffés
Emerveillés à s'en étouffer.
Alors après, que reste-t-il ?
Faut-il toujours recommencer?
Jour après jour,
Le ciel, le feu, le vent, le beau
On les a déjà bouffés
Emerveillés à s'en étouffer.
Alors après, que reste-t-il ?
Faut-il toujours recommencer?
Je la tourne cette page des faux sourds, des faux aveugles
et des malhonnêtes gens.
Des extrapoleurs en tout genre, déviants dévieurs.
Et des égocentrés.
Définitivement?
Pour plus de juste, j'ai expliqué, développé, réécouté,
j'ai oublié de dormir, j'ai laissé sourdre les angoisses.
J'ai tenté de comprendre.
A quoi bon ?
Je crois qu'il faut juste voir
qu'en s'accrochant à des jugements, à du figé,
à du rigide, des raisonnements étroits,
ils s'accrochent à une branche. Une seule.
Celle d'une vie qu'ils n'ont pas su déployer.
Etriqués, omettant de voir plus loin,
bien d'autres branches prêtes à les accueillir.
Avec toute l'honnêteté,
toute la bonne volonté du monde,
on ne peut déciller le regard
de paupières lourdes qui s'obstinent.
Alors, il faut mettre à distance,
Ne pas se prendre les coups dévoyés,
s'emmêler dans des pièges
injustement tendus
qui ne sont pas nos maux.
Espérant qu'un jour, peut-être,
ils puissent accepter une lumière.
En attendant, ou non, tourner la page
Ne pas oublier son chemin.
Laisse tomber la neige,
La pluie, le vent.
Laisse s'en aller les climats,
Les saisons.
Le temps a fondu
Tu as peur de l'avoir perdu
Avec cette faille au fond
Qui se craquelle
Qui t'écartèle.
Tu passes à travers
Le temps n'est plus.
Peut-être es-tu apaisée maintenant…
Sentir et soulever
Soulever la poussière
Les parasites déterrer
Trouver une place
Et replanter.
Soigner.
Du chiendent obtus
S'éloigner toujours
Scruter l'horizon
Et trouver
Trouver la place
Et désherber désherber désherber
A l'infini désherber
Là devant derrière
Désherber.
Choisir avant d'ouvrir
S'ouvrir enfin
Respirer
Ne plus se laisser contaminer.
S'en remettre
S'y remettre
Repasser à l'encre
Ses pensées ancrer
Les noircir les colorer
Et encore les strier.
Après la plume
Les pinceaux les chiffons
Et les doigts
Seront conviés.
Dans les starting-blocks
Prêts à tout remuer
Etaler gratter lisser
Exhausser avant de les laisser
Dans le vent filer.
Jour en panne
A grand peine
Matins gris qui se lèvent
Louvoient de mauvaise heure
Rythmés d'une incessante valse
De celles qui vous tournent le cœur
Celles dont les notes lourdes
Trop longues vous écœurent
Jour commençant à peine
Grinçant des dents
Paupières lasses
En attendant sa fin
Tout au loin du chemin
Vous écharpe le cœur.
Tendre ses ailes
toujours
vers celles
vers ceux
qui sauront s'y poser
sans les abîmer
jamais.
Le Dieu des Petits Riens
sème sur notre chemin
un fatras de breloques de babioles
un monceau de bonheurs
(Photo: Tragédie d'Olivier Dubois)
Dans tous les corps nus
Ton corps.
Dans toutes les nudités
La tienne, la mienne.
Palpitation de tes muscles
Grains de ta sueur
Lueur dans tes yeux
Frissons à fleur de peau
Toi. Elle. Lui. En vie.
Une nudité épousant l'amour
Qui se vit dans le don
Qui se dit dans l'accueil
Vérité simple sensible.
Plus d'amour-peur, d'amour-chantage
D'amour-achat, d'amour-rachat, d'amour-crachat.
Ni servitude, ni restrictions
Sources d'infinies tragédies
Pièges tendus à nos humaines failles.
La nudité comme ton visage
La nudité entre nos mains
Portant, tels ces corps nus,
Le cœur de l'être
Nommé parfois humain
L'indicible de l'Amour.
Il y avait ce panier qui ne servait que peu et qui avait toujours été; ou presque.
Un rectangle d’osier, fermé par un couvercle fait des mêmes brins. A moins qu’il ne s’agisse de jonc.
Et c’était un jour de grand rangement sans doute, un jour de tri.
Je l’ai ouvert, vidé de son contenu. Flacons, petites boîtes, menues babioles. Un rouge à lèvre érodé, un savon porte-bonheur.
Trop-plein de poussière entre les trames, il était assez vieux. Et par ces froidures, il pourrait tout aussi bien allumer le feu.
Quelques feuilles de journal, du petit bois et le panier. Par dessous, la flamme d’un briquet.
D’abord, il ne s’est rien passé. J’ai eu beau regarder.
Puis il a noirci et accueilli les flammes. Malgré tout, cette façon arrogante de rester bien campé, de conserver ses angles !
Quand la chaleur allait-elle lui tordre le cou ?
Il m’a fallu attendre encore, cet osier-là était un chêne bien trempé. Un vieux bois.
Peu à peu, à travers le canevas de l’osier, la lumière orangée a filtré. Le couvercle s’est bombé, de part en part, il s’est mité d’incandescence.
Les angles se sont arrondis ; on aurait dit une barque qui prenait l’eau. Une jonque avec son toit des mille et une nuits sur une eau embrasée.
Dans cet écrin s’étaient tenues de menues choses, des broutilles d’une vie de jeune fille. Des riens qui m’avaient suivie partout et finalement rangés là.
Je n’y avais plus vu que la poussière. Maintenant des débris rougeoyants et tout tordus, bientôt des cendres, emportant avec elles un bout de vie envolé dans la fumée, même plus poussière.
Un jour ou l’autre, il fallait bien s’y résoudre. Un jour de grand dérangement, un jour de triste.
D’une main, je tisonnai le tout, cendres, poussières et fumée. Il était temps d’ajouter une bûche si je ne voulais pas que le feu crève. Histoire d’avoir un peu plus chaud dans la maison.
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