Un bon mois qu’elle est désormais tranquille et pourtant Olivia ne semble pas s’y faire ! Le calme des jours non interrompu, le silence des nuits, une vie normale qui reprend et malgré tout, Olivia reste emplie de peurs.
Ce Benoît-Marc-Jean n’a rien de commun avec le Vieille, ne lui ressemble en rien, c’est sûr. Pourtant, le jeune fille se dit qu’elle devrait tout de même se méfier.
Quelle coïncidence ! Le lendemain matin, lorsque Olivia se retrouve dans le no man’s land du palier, vulnérable entre les deux portes fermées, l’autre s’ouvre. Elle ne peut réprimer un cri terrifié qui n’échappe pas à Monsieur son voisin.
Excusez-moi, Mademoiselle ! J’ai ouvert ma porte brutalement et je vous ai effrayée. Mille pardon, Mademoiselle…
Olivia quitte l’immeuble un peu désorientée. Cette même porte qui s’est ouverte juste au moment de son passage… Affreuse réminiscence…
En sortant dans la rue, le matin est prometteur. Pas un nuage n’affadit la luminosité du ciel. Oui, on dira que c’est une simple coïncidence ; Monsieur Jean portait un sac poubelle dans chaque main.
Le soir, à son retour, Olivia s’efforce de ne pas faire le détour ; elle passera sous les fenêtres de la Vieille – enfin, de son nouveau voisin – et aucune épluchure ou autre détritus ne lui tombera sur la tête ! C’était coutumier, chez la Vieille, d’assaillir n’importe qui avec n’importe quoi ! Et tous ceux qui, dans le quartier, connaissaient ses lubies, changeaient de trottoir…
Olivia se donne du courage pour gravir les marches sur le même élan, le cœur léger, jusqu’au troisième.
Arrivée au-dessus, elle fixe sa porte, rien que la sienne. Elle sait pourtant exactement à combien de pas de la dernière marche se trouve l’autre. L’autre porte.
commenter cet article …