Lorsque le bleu croît à l’horizon d’un matin
Lorsque le temps attendu ouvre les possibles
Lorsqu’un éclat de mer, comme un éclat de sel, nous ranime,
Alors, le temps qui a paru mille ans, a éveillé en soi
La largeur des océans, l’amplitude d’un ciel entier.
Lorsque le jour se laisse entrevoir
Entre les filets des persiennes
Puis à pleines lampées,
Lorsque la clarté à petit pas ourle le fond
Et que l’on se sent inexorablement grandi,
Lorsque les mots s’expriment enfin, plantés sans équivoque
On se dit à mi-voix qu’il est temps,
Qu’il est là le temps de vivre, de recevoir,
Le temps de choisir.
Lorsque tout s’étale là, limpide
Lorsqu’il ne s’agit plus de se retourner
Lorsqu’un chemin crédible et libre peut se tracer,
Des résistances encore se déploient,
Des forces en corps et en cris
Des voix ressurgies d’immémoriaux tréfonds,
Opposent avec détermination leur champ clos
Imposent leur incoercible choix…